L'ABC de RLC

L'Encyclopédie de Rennes-le-Château

Rennes-le-Château

Entre la Rose et l'equerre


>[Sur la piste des Rose+Croix]


Cela fait quarante années…, depuis la sortie de L’Or de Rennes de Gérard de Sède, en 1967, que l’engouement pour « L’Affaire de Rennes-le-Château » ne cesse d’augmenter… Pourtant les pistes sont rares et les trouvailles de chercheurs peu nombreuses, qui permettent d’approcher au plus près du mystère… La thèse du trésor de l’abbé Saunière a fait florès dans les années 1950, sous l’impulsion de Noël Corbu, et ne s’est plus démentie depuis. Au point qu’aujourd’hui, cette piste-là n’est plus guère remise en doute, tant les certitudes à ce sujet semblent s’être fossilisées sur le mythe lui-même… Mais comme nous l’avons écrit récemment dans notre introduction à L’ABC de RLC, beaucoup plus qu’un trésor de l’abbé Saunière, ne s’agirait-il pas d’un secret de l’abbé Saunière ? Un secret bien gardé - pour sûr, mais qui avec le temps ne demandait qu’à s’ébruiter… Depuis quarante années, à raison de plus de 100 000 passages en haute saison, dans le petit village audois, des pèlerins venus des quatre coins de l’horizon, parlant toutes les langues du monde, se pressent sans bruit pour entrer innocemment dans la petite chapelle du village, celle dédiée à Marie Madeleine, la pécheresse aux cheveux roux… Jusqu’à aujourd’hui, pas un seul chercheur, pas un seul, n’avait remarqué que c’est dans l’église de Rennes que se trouve le secret… celui d’Asmodée. Pourtant Gérard de Sède qui, à la différence des chercheurs modernes, agissant différemment, ne citait pas ses sources (quelles étaient-elles en vérité), avait bien donné toutes les clés de la boite de Pandore, pour peu que l’on su voir et discerner à travers les lignes noires obscurcies de préjugés fallacieux, les intervalles mystérieux à peine dissimulés. Daniel Dugès, co-auteur de L’ABC de RLC, nous livre aujourd’hui et pour conclure, son fin mot de l’histoire - Nous en sommes les premiers témoins et présentons ce jour pour les lecteurs de La Lettre de THOT, et du site Internet de L’ABC, le fruit de ses recherches, à travers cette interview inédite, agrémentée d’images simples de l’église de Rennes, photographies que tout le monde connaissait et que tout le monde avait vues… Mais comme bien souvent – ce ne sont pas les choses qui comptent, mais le regard que l’on a sur elles…

Thierry Emmanuel Garnier © Avril 2008 // ABC de RLC



Interview de Daniel Dugès

>[Entre la Rose & l'Équerre]

Entretien inédit avec Thierry E Garnier
pour le site de L’ABC de RLC

 

TEG : Cher Daniel, voici avec ce livre : Rennes-le-Château - Entre la Rose et l’Équerre publié ce mois-ci en même temps que L’ABC de RLC, un drôle d’ouvrage, qui va marquer son temps assurément ! Tu as réussi à identifier qu’une Société secrète de type maçonnique se tenait dans l’ombre, à Rennes-le-Château dans l’immédiat entourage de l’abbé Saunière. Il ne s’agit pas ici d’une thèse de plus, de propos rapportés ou de divagations d’étourneaux, mais bel et bien d’affirmations parfaitement étayées et d’informations recoupées sur lesquelles tu travailles depuis déjà de nombreuses années. Te voici enfin arrivé au terme de ta recherche concernant cette Société secrète et tu livres en avant première pour le site de L’ABC de RLC, le résultat de tes investigations exceptionnelles qui prennent corps dans ton livre fondateur. Peux-tu nous expliquer de quelle type de Société secrète il s’agit ? Et à partir de quels arguments tu as débuté ta recherche, qui t’a amené à de telles conclusions ?


Daniel Dugès : J’ai beaucoup de mal avec les gens qui affirment à voix haute” il ne s’est rien passé à Rennes-le-Château” tout est normal, et on en entend de plus en plus. Les pensées “politiquement correctes” en général me démangent. Il y a tant de choses inexpliquées en ce lieu que de prétendre cela me choque. A la suite d’une émission télévisée insipide de François de Closet sur ce thème, je me suis dit : “il ne s’est rien passé certes, mais on ne sait même pas ce que représente le grand bas-relief du fond de l’église. Quand on m’aura expliqué ce qu’il signifie je dirai moi aussi : il ne s’est rien passé...” C’est donc comme un défi que j’ai cherché à expliquer cette sculpture. Pour moi ce monument n’évoquait pas le “sermon sur la montagne,” il en donne l’impression d’en parler, mais peu de gens semblent réellement écouter Jésus. D’autant que la phrase qui le commente n’a aucun rapport avec le dit sermon. J’ai donc étudié ces personnages un par un, jusqu’au moment où s’est dessinée une lueur : ils pourraient être en train d’exécuter les “signes” de reconnaissance d’une société secrète. A ce moment-là de mon travail, Antoine Captier m'a présenté un sautoir qui a été trouvé dans les biens de l'abbé Saunière. Je me suis donc intéressé aux signes de la tradition maçonnique, et là, petit à petit grâce à de nombreuses lectures et à des rencontres enrichissantes, j’ai découvert le sens de tous les personnages du grand bas-relief. La société secrète qui a commandé ce travail appartenait à une tradition maçonnique, indéniablement, et je le prouve dans mon livre. Restait à savoir ce que cet objet faisait là.



TEG : Nous étions quelques-uns à partager avec toi depuis plus d’un an le résultat de tes recherches : Thierry Plier, Christian Doumergue, Patrick Berlier et moi-même, et je dois dire que c’était peu aisé pour nous de conserver un pareil secret, vu l’effervescence qui nous animait ! Nous sommes tous contents maintenant, de pouvoir avec toi, faire partager une telle révélation… On savait déjà depuis 1967 et la thèse de De Sède qui voyait dans l’église de Rennes-le-Château une « Église-Loge » comme il dit - donc cette thèse a plus de quarante ans en fait - il y avait bien le Pavé Mosaïque, la Voûte étoilée, les considérations maçonniques de l’auteur de Rennes sur la station VIII du chemin de Croix notamment, mais cela était vraiment totalement insuffisant pour être sûr de ce fait… Dans le cadre de tes investigations, il faut reconnaître que tu as fait vraiment très fort, puisque nous allons révéler ce jour - 26 avril 2008, le résultat de tes recherches sur le site de L’ABC de RLC, sous forme de photographies inédites, photographies surtout jamais perçues par quiconque sous cet angle.



Daniel Dugès : Il s’agit de stalles ou de « Plateaux des Officiers en Loge », pour être plus précis et pour être dans la terminologie maçonnique ad hoc, « Plateaux » que tout un chacun peut parfaitement voir, observer de près, toucher, comme nous avons pu le faire avec toi, Christian Doumergue et moi-même, le 2 novembre 2007, dans l’Église de Rennes-le-Château ! Ce sont des preuves irréfutables…



TEG : Et je dois dire que l’on était tous deux totalement ébahis de ta découverte ! Il faut bien savoir que ces emplacements n’ont strictement rien de « catholiques », mais par contre tout de « maçonniques ! » Ils sont l’exact reflet d’un Temple maçonnique. En fait tout dans l’Église de Rennes est maçonnique ! Peux-tu nous parler de cela, sans trop déflorer ce que tu en dis dans ton livre ?




Daniel Dugès : Je me suis informé du contenu d’un temple maçonnique, qui dans une certaine mesure et malgré les rites et les obédiences différentes, garde certains traits constants. Et je me suis rendu compte que l’église de Rennes répondait aux caractéristiques du temple maçonnique, avec une précision tellement importante, que cela ne pouvait être dû au hasard. Je ne prendrais qu’un exemple, celui dont tu parles : les emplacements des officiers. Durant les cérémonies maçonniques ou "tenues" la place de certaines personnes que l’on appelle des “officiers” sont immuables. On appelle ces places des “plateaux.” La plupart du temps il y a huit officiers et donc huit plateaux. Dans l’église de Rennes on trouve les huit plateaux bien à leur place, encastrés dans les murs et rivés avec le confessionnal d’une manière totalement immuable. Ces mobiliers n’ont rien à voir avec la tradition chrétienne. Rien du tout. De la même manière un banc entoure l’autel ce qui ne correspond à rien pour une cérémonie religieuse, mais ce qui est l’emplacement des hauts grades, dans la tradition maçonnique. Je dois dire qu’un jour, j’ai emmené un ami franc-maçon dans l’église en lui disant “assieds-toi, regarde bien et dis-moi si tu es dans un temple maçonnique.” Au bout de quelques minutes, quand je l’ai vu pâlir un peu, j’ai compris que j’avais touché juste. Puis il a fallu trouver le sens de tous les objets étranges de l’église et là aussi, après pas mal de travail de lecture et d’investigation, les choses sont venues. Il fallut bannir l’idée reçue que “tout est comme dans les autres églises,” ici tout est à sa place et pour des raisons bien particulières. Chaque élément est un original et non une banale reproduction, et si l’on retrouve dans une autre église quelque chose de très voisin, c’est aussi peut-être que cette autre église est marquée de la même tradition. Et je demande à voir où !

TEG : J’en reviens à Gérard de Sède. Il a beaucoup écrit sur la Maçonnerie écossaise et sur les Rose-Croix. Son livre L’Or de Rennes donne finalement, d’entrée de jeu, et dès le début toutes les clés ! C’est quand même incroyable. Très rares, en fait, sont les chercheurs qui se sont aventurés ces dernières années sur la piste maçonnique, il nous faut quand même citer André Douzet - même si celui-ci n’a jamais apporté aucun élément factuel d’aucune sorte, preuve ou autre, pour corroborer ses dires, à la différence de ce que tu fais dans ton livre. Mais son intuition était la bonne. Comment expliques-tu cela ?



Daniel Dugès : Effectivement dès son premier ouvrage Gérard de Sède a parlé d’une tradition maçonnique. Dès L’Or de Rennes, il souligne la fameuse “station VIII” du chemin de croix où il voit une veuve et son enfant, les francs-maçons étant appelés “les fils de la Veuve.” Mais personne ne le suivit, sinon en essayant de prouver le contraire et de dire que ce chemin de croix aurait été repeint par un restaurateur bénévole. (Entre nous la peinture est totalement d’origine). La piste maçonnique a été ainsi étouffée dans l’œuf, grâce à cette attitude très en vogue consistant, non pas à chercher, mais à jeter le discrédit sur ce qui pourrait déranger. Poursuivant, tout de même, Gérard de Sède garde, dans ses rééditions diverses, la même ligne : il y a du maçonnique dans l’église de Rennes. C’est lui qui donne le nom d’Asmodée au diable, qui entre nous n’est pas Asmodée le moins du monde, mais il y a une raison maçonnique à ce que Gérard de Sède donne ce nom. Enfin dans son dernier ouvrage : “Le dossier, les impostures, les phantasmes, les hypothèses,” il ouvre encore plus large la piste maçonnique en prétendant que “l’église est agencée comme un temple maçonnique.” Hélas il s’est fait contrer tout de suite, car il se trompe dans la description des éléments du temple. Nous le savons aujourd’hui, tu me l'as signalé, il n’était pas franc-maçon, et sans doute n’a-t-il pas franchi le pas d’étudier vraiment la Franc-maçonnerie. Ceci laisse supposer qu’il a reçu des informations partielles sur la teneur de l’église, avant 1988, date de la sortie de ce dernier ouvrage. Une affirmation qui n’est pas étayée par une source n’est pas obligatoirement fausse, elle est à mettre dans la case “à vérifier”, qui n’est pas du tout la case “à la poubelle … !”



Gérard de Sède est le premier à souligner l’omniprésence de la rose et de la croix dans l’église, de la grenade sur le balustre, il conclut d’ailleurs ce passage avec la phrase : “Or parmi les seigneurs de Rennes et en particulier parmi les Hautpoul, il y eut de nombreux francs-maçons. Il semble donc douteux que la décoration de ce balustre servant de poteau indicateur ait été le fruit du simple hasard.” Puis il s’étend sur la famille De Chefdebien, grande famille de Narbonne dont de nombreux membres furent eux-mêmes maçons et fondateurs d’une lignée maçonnique “les Philadelphes.” En un mot, il y avait toutes les bases dans l’œuvre de Gérard de Sède pour une recherche aboutissant à la tradition maçonnique. Je pense prouver qu’il a aussi eu raison sur la question de la venue d’Emma Calvé à Rennes, et je crois que ceux qui condamnent son affirmation selon laquelle Saunière serait allé à Paris, feraient bien de sortir celle-ci de la “poubelle” pour la glisser sur le tas “à vérifier.”

Je tenais à lui rendre hommage dans mon livre car il a beaucoup été décrié, par des gens qui n’avaient guère d’arguments bien convaincants et pourtant il avait mis tous les chercheurs sur la bonne piste. En ce sens, il est le fondateur de la piste maçonnique.

Michel Vallet dans sa préface de L'ABC signale d'ailleurs que Gérard de Sède a été "d'une précision d'horloger."

Quant aux autres chercheurs, il ne suffit pas d’asséner des hypothèses pour en faire des vérités, ce n’est pas suffisant, loin de là ! La vraie recherche se nourrit d’éléments concrets, de preuves établies, de recoupements certains, de lectures sûres et de déplacements in situ, cela prend du temps, des années… Pour ma part cela fait vingt ans que je côtoie sans arrêt les paysages audois et les églises environnantes… Ce livre-là, cela fait deux décennies que je le porte en moi, … et pourtant cette révélation je ne l’ai eue qu’il y a un an seulement !



TEG : Ton livre comporte trois parties distinctes et trois révélations différentes – La seconde partie concerne le chemin de Croix de RLC, que l’on pourrait mettre en vis-à-vis d’un autre « chemin de croix », celui de Rennes-les-Bains et de son fameux « Cromlech »… Peux-tu sans trop dévoiler nous donner quelques éléments sur ce sujet brûlant, qui a toujours passionné les chercheurs castelrennais ?

Daniel Dugès : Je ne tiens pas à m’étendre longuement sur le chemin de croix, car il y a là encore un grand besoin d’investigations, plus d’ailleurs dans la lecture que sur le terrain. Il faut comprendre le pourquoi des choses. Cela fait vingt ans que j’arpente ce lieu, j’en connais beaucoup de recoins, mais sans doute pas tout. Tous ces efforts m’ont permis de comprendre le lien avec le chemin de croix de Rennes-le-Château, dans l’avenir il faudra en comprendre plus. Ce que l’on peut dire, c’est que le chemin de croix de Rennes-le-Château décrit, d’une manière cachée, le même lieu que l’abbé Boudet quand il nous parle de son cromlech. Il y a de nombreuses croix dans ce lieu, l’abbé Boudet nous suggère-t-il aussi de suivre le "chemin des croix" ? C’est de toutes façons la relation directe entre Rennes le Château et Rennes-les-Bains.

TEG : Dans la troisième partie de ton livre tu mets en évidence les luttes fratricides - c’est le cas de le dire - entre les maçonneries qui faisaient rage à la fin du XIXe siècle, du temps de l’abbé Saunière, entre la maçonnerie dite « régulière » composée de hauts grades à évocation christique et celle laïque et anti-catholique, qui ne cessait de prendre de l’ampleur, et était la donnée essentielle de l’équation du mystère de Rennes. Ton argumentaire historique et ton analyse sur le plan de l’étude de la Franc-maçonnerie dans l’Aude sont exemplaires à plus d'un titre et surtout remettent dans un contexte extrêmement conflictuel cette lutte acharnée… L’éclairage par rapport au mystère de Rennes prend avec ta démonstration tout son éclat. Peux-tu nous signaler quelques pistes à ce propos ?



Daniel Dugès : Ce que les chercheurs castelrennais n’avaient pas compris, c’est justement le contexte historique ! À chaque fois que l’on évoquait la piste d’un abbé Saunière F:. M:., on pensait tout de suite à une image fausse de la F:. M:., celle que l’on connaît aujourd’hui… Rien n’est plus éloigné de la vérité historique ! C’est ce contexte que l’on n’a pas su analyser correctement et en fait je m’emploie dans Entre la Rose et l’Équerre à remettre en place tout cet arrière-plan sans lequel on ne peut pas comprendre pourquoi des personnes ont décidé de construire un tel Temple de tradition maçonnique. Quand on fait de l’Histoire on doit obligatoirement retrouver le mode de pensée des gens de l’époque concernée et ici le contexte est politico-religieux. Ce qu’il fallait comprendre, c’est qu’au XIXe siècle la Franc-maçonnerie qui était au début du siècle plutôt monarchiste et catholique a basculé vers la fin du siècle en une Maçonnerie laïque et républicaine. Comment penser que la Maçonnerie monarchiste soutenant l’église ait disparu d’un seul coup ? Elle s’est opposée d’une manière souterraine à la Maçonnerie laïque et républicaine. Les historiens s’accordent à dire que c’est cette dernière qui est à l’origine de la loi de 1905 sur la séparation entre l’église et l’état. On peut dire que la préparation, et le vote de cette loi est constamment en filigrane derrière l’histoire de Rennes-le-Château. C'est cela qu'il fallait déterminer, recouper, argumenter et je donne dans mon livre de très nombreux exemples de ce que j'avance, et cela est donné pour la première fois de la sorte…

TEG : Il y a même dans ton livre un passage absolument époustouflant qui concerne N-D de Marceille et l’abbé Lasserre ! Cela va dans le droit fil des connexions déjà évoquées par Franck Daffos dans ses ouvrages, même si ce dernier n’a jamais évoqué la piste « maçonnique » que tu mets en évidence de façon parfaitement claire. Peux-tu nous parler de ce passage ?

Daniel Dugès : J’invite le lecteur à lire le livre de Joseph Théodore Lasserre : Histoire du pèlerinage de Notre dame de Marceille en observant la terminologie particulière qu’il y emploie, elle est totalement maçonnique… D’ailleurs, l’abbé Lasserre, quand il parle de cette église, dans son ouvrage, emploie dix sept fois le mot “Temple” pour la désigner. Écoutons avec une oreille “maçonnique” la description qu’il en donne : “Pénétrons à l’intérieur du TEMPLE, reliquaire aux reflets célestes, lorsque Le SOLEIL, image de Jésus christ véritable SOLEIL DE JUSTICE, l’illumine d’un faisceau de lumière. L’ŒIL est véritablement ébloui, car le jour descend jusqu’aux MOSAÏQUES DU PAVÉ, teint de mille nuances.... LES VOÛTES BLEUES DU CIEL du sanctuaire et des chapelles sont PARSEMEES D’ÉTOILES D’OR...” En essayant de délimiter la forme de la première chapelle romane, il dira : “ En présence de ces faits, il est facile de délimiter la première chapelle romane de Marceille. Cet édifice avait la forme d’un CARRÉ LONG avec un avancement pour la porte d’entrée.” Si l’on peut parfois avoir un doute sur la lecture de certaines décorations, ici le doute n’est plus permis. Le « carré long » est une appellation uniquement maçonnique qui n’a rien à faire dans la terminologie chrétienne ! La messe est dite - si je puis dire !



TEG : Je suppose que tu dois avoir conscience que ton livre va évidemment avoir un écho d’une certaine amplitude, compte tenu des révélations que tu y présentes. Le fait de se retrouver ainsi « l’inventeur » d’une partie du mystère de Rennes, mais sans doute pas une petite partie, loin s’en faut… Qu’est-ce que cela te fait ?

Daniel Dugès : Il y a vingt ans que couve en moi ce travail, je me suis donc habitué à vivre avec lui. Je ne sais pas l’écho que mes contemporains vont lui donner, je souhaite qu’il soit bien compris et bien accueilli. Si nous avons franchi un pas dans l’étude de ce mystère, il est loin d’être encore résolu. Je suppose que certaines pistes parasites vont être abandonnées, mais la progression des hommes vers la vérité se fait de cette manière en franchissant des marches, comme j’ai pu aider à le faire par ce travail. Si la marche suivante est trop haute, la recherche stagnera comme le fait la mer, … repartira-t-elle en arrière pour mieux franchir la suivante d’un coup, nul ne le sait. En attendant, les contours de la vérité se dessinent de plus en plus précisément mais dans un équilibre fragile comme aurait pu le dire Gérard de Sède entre “les hypothèses, les impostures et les phantasmes,” moi j’ai vu cette fragilité Entre la Rose et l’Équerre.

Daniel Dugès - Entretien avec Thierry E Garnier le 12 avril 2008
Textes, Illustrations & Photographies © D Dugès & L'ABC de RLC

>Daniel Dugès dédicacera son livre Rennes-le-Château - Entre la Rose et l’Équerre
en avant première le 26 avril 2008 à l’Abbaye de Lagrasse
et lors d’une conférence exceptionnelle le 6 mai 2008 à Limoges.

Une conférence estivale aura lieu à Rennes-les Bains le 13 juillet 2008.



>[Entre la Rose & l'Équerre]


« Il suffit d’entrer dans l’église de Rennes-le-Château et d’observer au regard de la symbologie maçonnique, les choses, les décors, les peintures et les architectures : tout y est ! Et la messe est dite… Il suffit de connaître et de comparer le plan d’un temple maçonnique et le plan de l’église de Rennes-le-Château : la voûte étoilée, le pavé mosaïque, mais surtout l’emplacement pour les Surveillants, dans ce qu’il faut bien appeler aujourd’hui « L’église-loge » de Rennes-le-Château, et l’on comprendra le fin mot du mystère… Ce n’était pas sorcier et c’était là devant nous, mais nous ne l’avions pas vu jusqu’à présent ! » Dans cet ouvrage, Daniel Dugès reprenant à zéro la thèse parfaitement évoquée il y a exactement quarante années par Gérard de Sède, qui considérait qu’à l’époque de l’abbé Saunière l’église de Rennes-le-Château servait à des tenues secrètes de Franc-maçons travaillant au Rite Écossais, arrive exactement à la même conclusion que de Sède, mais en apportant surtout les preuves qui manquaient à l’auteur de L’Or de Rennes ! Elles sont concrètes et palpables ces preuves, elles sont là sous nos yeux. « C’est devant l’impossibilité d’expliquer le grand bas-relief du fond de l’église et la découverte sur celui-ci d’un signe manifestement initiatique, évidence récemment confirmé par l’apparition d’un sautoir maçonnique dans les affaires de l’abbé Saunière en 2007, par Antoine Captier, le descendant du carillonneur de l’abbé Saunière, que j’ai décidé de reprendre toutes les théories que les chercheurs avaient explorées jusqu’à présent et qui nous emmenaient dans une impasse… L’hypothèse d’un abbé Saunière isolé découvreur de trésor ne tenait pas, par contre l’idée qu’un groupe d’initiés se réunissant à Rennes, et se servant de l’église comme d’un temple, demandait à être approfondie, mais les élément apportés par de Sède étaient totalement insuffisants, jusqu’à ce jour de janvier où entrant dans l’église, j’ai découvert les preuves manifestes, incontournables et surtout incontestables, qui nous emmènent à cette inévitable conclusion. Ce que les chercheurs castelrennais n’avaient pas compris jusqu’alors, c’était que la guerre entre les maçonneries qui faisaient rage à la fin du XIXe siècle, du temps de l’abbé Saunière, entre la maçonnerie dite « régulière » composée de hauts grades à évocation christique et celle laïque et anti-catholique, qui ne cessait de prendre de l’ampleur, était la donnée essentielle de l’équation du mystère de Rennes. Autrement dit la pierre d’angle qui manquait à l’édifice. C’est cette donnée de l’équation, exactement, qu’il faut savoir prendre en compte, si l’on veut comprendre le fin mot de l’histoire… » Voilà ce que nous dit Daniel Dugès dans ce livre érudit et généreux, qui ne manque ni de sources, ni de références bibliographiques. Un livre qui va assurément faire trembler les colonnes du Temple ! Entre la Rose et l’Équerre !

Édition Originale
Tirage de tête numéroté à 300 exemplaires
sur papier centaure ivoire,
format 15 / 21. - (250 pages, 200 photos & documents inédits / 30 euros, franco de port)

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